jeudi 5 mars 2009

Bernard Bertossa: justice et droit

Débat organisé par la Librairie Payot et 24 Heures au Théâtre de Vidy de Lausanne lundi 2 mars. L’ancien rédacteur en chef, Jacques Poget, pose des questions en public, puis la parole est donnée à la salle.

L'apparence du procureur Bertossa: identique à lui-même et serein. Sa voix: rassurante et d'un débit un peu lent. Une syntaxe complexe comme une langue juridique parlée. Fascinant.

L’ancien procureur rappelle qu’après avoir quitté son travail, il avait songé à écrire des mémoires, mais qu’il a été « pris de court ». Un article ayant paru sur lui dans le Monde, un éditeur (Fayard) a cherché à faire un livre d’interview sur lui. C’est le livre dont il est question ce soir, réalisé par la journaliste Agathe Duparc, présente quelque part dans la salle.

Par ses questions, Jacques Poget a permis à Bertossa d’aborder plusieurs sujets: être élu procureur à Genève par le peuple, son successeur avec une politique judiciaire controversée, la petite criminalité et les affaires financières dans l’immobilier et le blanchiment d’argent sale, avoir des gardes du corps ou non... Il donne des indications sur son parcours: son origine sociale, les racines de son engagement, la pratique du droit comme avocat, comme juge et enfin procureur.

De la manière dont il s’exprime ressortent les composantes de son caractère, au moins celles qui sont perceptibles, par exemple une extrême maîtrise de la pensée (il parle sans aucune note) et un humour très fin et discret. On sent aussi l’empreinte du droit, car il fait une grande place à la nuance et à une pensée dialectique, à ce qui est licite ou légal. Enfin, on a surtout le sentiment d’un grand respect du secret de fonction (même après avoir quitté les responsabilités actives), de réserve et une forme d’autocensure. Il dit qu’il ne se sent pas menacé !

Rien n’est sorti de lui sur les affaires en cours : l’UBS et ses activités criminelles aux Etats-Unis! Sa position de retraité lui donne-t-elle plus de liberté ? Il ne semble pas ! Contrairement à Emmanuel Todd, autre invité récent dans les mêmes lieux, le jeu est bien "cadré". Certains "spectateurs" - on est quand même dans un théâtre! - sont sortis déçus à entendre leurs commentaires en s'éloignant dans la nuit.

Pour moi, assister à cet événement est comme un encouragement intellectuel à creuser des sujets sur les rapports entre le politique et le judiciaire, les suites de l’Appel de Genève pour le développement de la justice internationale ou le concept de criminalité financière.

Bertossa n’était pas là pour faire le spectacle ! Il est resté très mystérieux sur ses activités. Au Parti socialiste ? à Genève ? sur internet ? Le droit, j'en ai peu l'habitude, mais je connaissais la question par "L'Appel de Genève". A l'époque j'avais lu ce livre. Et pour d'autres raisons, je m'intéresse à la justice pénale internationale (CPI). Poursuivre encore.

Lire aussi:
http://www.pensezbibi.com/livres-de-lecture-poesie/bibi-rend-justice-a-bernard-bertossa-721

1 commentaire:

Anonyme a dit…

BiBi vous remercie de l'avoir informé sur le debat public de Bertossa à Genève le 25 mars. Il vous invite à venir jeter un coup d'oeil sur son site où il parle parfois de cet etrange peuple helvète ! A bibientôt